Homélie de la Commémoration de tous les fidèles défunts – Lundi 2 novembre 2020 – Année A
Par le Frère Jean-Marie
Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur. Le style oral a été conservé.
L’Amour de Dieu nous a créés et nous appelle à partager, participer, à sa propre vie pour l’éternité. Tel est le but de la création.
Et hier nous fêtions, en ce dimanche de la Toussaint, ceux et celles (ceux et celles qui sont connus et ceux qui sont inconnus, du moins à nos yeux)… ceux et celles qui, à travers l’histoire humaine, participent pleinement par miséricorde à la vie divine.
Mais il existe un stade intermédiaire, qu’on appelle ‘le Purgatoire’, un état de purification pour ceux et celles qui ont accueilli le Seigneur mais n’ont pas correspondu pleinement, totalement, à son Amour. Et ça, de manière consciente.
Le péché, c’est de prendre la créature pour le Créateur, de se fixer sur une créature ou sur des créatures, et d’avoir le même comportement qu’on devrait avoir à l’égard du Créateur… c’est la nature même du péché. Et plus nous agissons avec intensité dans ce mouvement, plus nous sommes abîmés, blessés, pécheurs, malades.
Au contraire, plus nous nous tournons vers le Christ, le soleil de justice, plus nous nous ouvrons à sa grâce ; et plus nous agissons avec intensité dans ce mouvement, avec notre volonté, plus nous sommes purifiés, sanctifiés, unifiés, déifiés.
Le fait d’intercéder pour les âmes du Purgatoire existe déjà dans l’Ancien Testament : rappelez vous Judas Maccabée, au temps des Martyrs d’Israël, qui donnait de l’argent au Temple de Jérusalem pour qu’on offre des sacrifices d’animaux pour le repos d’âmes des soldats qui étaient tombés et qui avaient péché, qui avaient des idoles dans leur manteau.
Nous prions pour tous nos frères et soeurs chrétiens qui ne seraient pas encore en état de charité parfaite, mais aussi pour tous les hommes sans exception, tous ceux qui ont besoin d’être purifiés. Nous sommes dans un monde mystérieux, mais avec des réalités de foi, le Purgatoire est un dogme de foi. Et nous sommes appelés par charité à intercéder, à offrir des Messes, des sacrifices de la Messe, à faire pénitence, pour ceux et celles qui auraient besoin de notre intercession afin qu’ils puissent participer pleinement à cet Amour.
On pourrait dire “mais ils sont sauvés donc un jour ou l’autre, ils iront au Ciel”… oui, c’est une certitude… mais le fait de voir avec acuité, ce qu’on devrait être et ce que l’on est, suppose une purification d’une violence et d’une souffrance particulière : ce que vivent les âmes du Purgatoire ; ils voient la lumière de Dieu au lointain, ils sont attirés par cette lumière et ils voient qu’ils sont encore impurs, blessés par le péché, et donc il y a une purification qui est nécessaire. Alors les questions de temps sont relatives ; il est question d’intensité de charité.
Par le Frère Jean-Marie
Donc nous pouvons d’abord vivre pour soi-même cette intensité de charité, pour accueillir Dieu et correspondre à son Amour et le répandre dans le monde, mais aussi de vivre pour nos frères et soeurs qui auraient besoin encore de cet Amour. Tout est une question de charité! Et le Purgatoire est une purification afin que l’agapé prenne toute sa place dans l’âme de ceux qui sont partis vers Dieu, mais qui au moment de leur mort n’étaient pas dans un état (je dirai) de perfection, de purification totale ; et il y a besoin d’une étape supplémentaire avant de rentrer dans la ‘salle des Noces’.
Alors aujourd’hui, présentons tous ceux et celles qui sont au Purgatoire – mais on pourrait dire “c’est sans arrêt” puisque tous les jours il y a des centaines de milliers de morts sur la planète – de présenter toutes ces âmes afin que la miséricorde divine abonde en elles, et ce que Dieu peut réaliser en une fraction de seconde, qu’Il puisse le réaliser dans cette intensité de charité, grâce à notre intercession ; parce que les âmes du Purgatoire ne peuvent plus mériter pour elles-mêmes.
Et donc ayons cette charité de penser à ceux qui sont passés par les portes de la mort afin qu’ils entrent dans la plénitude de la vie.