Homélie du dimanche 14 Avril 2019
Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur – Année C
Par le Frère Jean-Marie
Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur – Le style oral a été conservé
« L’amour n’est pas aimé » disait St François d’Assise… et en écoutant la Passion de Jésus selon St Luc, nous sommes invités à faire silence au plus profond de notre cœur et à écouter la Parole de Dieu qui résonne dans notre âme. Et peut-être, là, durant la journée, lire ou relire l’Évangile de la Passion que nous venons d’entendre afin qu’il s’inscrive dans notre cœur, dans notre esprit.
Dieu a tout créé par amour, il rachète tout par amour ! Sans amour l’univers ne s’explique pas ; sans amour l’humanité n’existe pas ; chacun de nous n’existe pas. C’est l’amour qui nous a donné la vie ; c’est l’amour qui nous fait vivre et nous sommes destinés à un amour éternel.
Et cet amour, ici-bas, prend un visage : c’est le visage de Jésus, qui est la manifestation de l’amour du Père dans la puissance de l’Esprit Saint.
Jésus nous aime. Cet amour est sérieux, il nous prend au sérieux. Alors Jésus nous dit aujourd’hui ce qu’il disait à ses apôtres à Gethsémani : « Pourquoi dormez-vous ? »
Il ne s’agit pas du sommeil, du repos légitime de la nuit… quoi que !… mais nous sommes invités à être des gens réveillés, pas être anesthésiés, à demi engourdis, à demi éveillés. Nous sommes appelés à avoir cet éveil – pas simplement cet éveil de l’efficacité humaine – mais cet éveil de l’efficacité du cœur, du cœur au sens biblique : de l’attention à Dieu, de l’attention aux autres. D’être des hommes et des femmes éveillés, vigilants, qui sont avec Jésus, près de Jésus en tout temps.
Nous sommes invités à le suivre jusqu’au bout, à l’aimer jusqu’au bout ! Quand Jésus dit « Père, si cette coupe peut passer loin de moi… »…ce n’est pas la Passion, puisqu’il a déjà institué l’Eucharistie et qu’il a tout donné, c’est de voir, dans sa science divine, toute cette Passion qui sert à rien pour tant d’hommes. Ce sang qui a coulé pour eux et qui est reçu avec ingratitude, avec indifférence, avec froideur. Jésus souffrait de voir tant d’âmes se précipiter vers le refus de son amour. Nous sommes invités aujourd’hui à accueillir largement cet amour, tels que nous sommes… il nous aime tels que nous sommes… et à avancer en étant certains qu’il nous aime. C’est l’amour qui nous dilate, c’est l’amour qui nous fait changer de vie.
Alors croyons à cet amour, vivons de cet amour, laissons-nous transfigurer par cet amour. Mais aussi essayons de répondre amour pour amour et de répondre pour ceux qui ne répondent pas ; pour ceux qui s’opposent au Seigneur volontairement, qui pèchent contre la lumière. Il n’y a pas que des malades, des pathologies psychologiques, physiques, psychiques. Bien sûr qu’il y en a !
Mais à travers cela, et des fois au-delà de cela, il y a le péché. Jésus n’est pas mort pour les malades, il est mort pour les pécheurs…
Nous sommes invités à nous laisser saisir par l’amour du Christ, et avec lui, vivre dans l’amour et à compenser en quelque sorte – même si le Salut est absolument gratuit – mais par charité, par amour, il nous appelle à collaborer au Salut.
Alors avec générosité avec Marie, avançons sur ce chemin avec confiance.