Homélie de la Présentation du Seigneur au Temple

Dimanche 2 février 2020 – Année A

 

Par le Frère Jean-Baptiste

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur – Le style oral a été conservé

 

Frères et sœurs : la Présentation du Seigneur.

Cette fête était, dans la tradition, appelée aussi « Chandeleur » du fait que s’effectue autour des églises la procession des Fidèles, éclairés de petits cierges qu’on tient à la main et qu’on appelle, ou qu’on appelait, les chandelles.

Cela manifestait, à l’extérieur, la foi et la joie d’accueillir le Sauveur.

Les communautés religieuses ont à cœur de perpétuer cette coutume ; et nous-mêmes, nous venons de le faire dans notre cloître, dans la fraicheur, avant d’entrer dans cette chapelle bien chauffée !

Il est bon que notre corps et nos sens participent à cette célébration de la Lumière qui advient encore aujourd’hui au milieu des ténèbres du monde. Nous devons sans cesse nous rappeler que notre foi est une lumière pour notre vie ; le ressort intérieur de notre existence malmenée par la mentalité séculariste ou laïcarde qui s’affiche à l’extérieur. Nous venons de réentendre le Cantique de Syméon qui proclame au temps de Jérusalem, au moment de la venue de Jésus dans les bras de sa mère : « Mes yeux ont vu le Salut que Dieu a préparé à la face des peuples : lumière qui éclaire les nations païennes… qui est gloire du peuple Israël ! »

Le Messie que le juste vieillard attendait depuis longtemps arrive enfin. Il peut le prendre dans ses bras et chanter sa reconnaissance au Seigneur en prophétisant qu’Il sera l’Artisan de la libération de tous les peuples : libération de leur esclavage premier, celui du péché !

Voilà les paroles en consonance avec le prologue de St Jean qui révèle que le Verbe qui s’incarne est la vraie Lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde. Il habite parmi nous afin d’enseigner notre foi, d’apporter l’espérance du Royaume des cieux et nous communiquer l’Amour qui vient de Dieu. C’est ainsi que se manifeste l’expression de la gloire qu’Il tient de son Père plein de grâce et de vérité.

Dieu vient à la rencontre de son peuple alors qu’Il est démuni comme un tout petit enfant, mais déjà Il déverse tous ses biens spirituels pour que nous puissions les faire fructifier.

« La Lumière est apparue dans le monde… et les ténèbres n’ont pu l’obscurcir »… si ce n’est que pendant le temps bref de la Passion et de la mort qui sera paradoxalement l’acte suprême de la victoire des forces du Salut de Dieu. Il fallait que le Christ aille jusque-là dans l’apparence d’une défaite extrême pour vaincre l’esprit de Malfaisance qui imprègne notre humanité depuis sa chute originelle. Le témoignage des apôtres, et celui de St Paul, nous permet de croire que la Lumière, qui a revêtu un corps d’homme, est réapparue plus étincelante encore et qu’elle ne s’éteindra plus jamais.

La Résurrection du Seigneur, et son Ascension, rapportées par les Évangiles et les Actes des apôtres, nous attestent du triomphe de la Vie et de la Lumière de Dieu sur la nuisance mortelle des ténèbres, toujours à l’œuvre ici-bas.

La scène de la « Présentation de Jésus au Temple » accomplit donc la prophétie de Malachie sur la purification du Temple et d’une institution nouvelle, d’une liturgie, répondant à la dignité du Dieu : du Dieu créateur, rédempteur et divinisateur des hommes. Désormais les croyants pourront présenter à Dieu une offrande en toute justice, et cela partout en toutes langues… ou en silence pour effectuer l’Adoration en Esprit et vérité.

Oui, le Christ Jésus, Lumière véritable et grand Prêtre miséricordieux a transformé notre nature humaine en devenant l’un de nous. Il a établi le culte véritablement spirituel qui permet d’offrir dans une juste piété, la louange et l’action de grâce qui revient à Dieu, au Dieu trois fois Saint.

Notre corps est devenu le temple de l’Esprit, qui nous réconforte et nous transfigure, afin de célébrer avec les Anges la gloire du Nom très Saint, l’avènement du règne de Dieu sur notre terre.

Cependant tout cela ne pourra s’effectuer que dans une correspondance adéquate de chacun à la divine volonté qui nous délivre des erreurs, de la duplicité et de la violence.

Tous, baptisés, nous sommes baptisés dans la Consécration du Seigneur et nous sommes, à des degrés divers, consacrés. Il est de notre devoir d’exercer la vertu de cette Consécration, notre sacerdoce commun, qui nous est transmis pour la gloire de Dieu et le Salut des hommes.

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