Homélie du dimanche 24 octobre 2021- 30ème Semaine du Temps Ordinaire – Année B

Par le Frère Jean-Baptiste

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur. Le style oral a été conservé.

 

Frères et sœurs

L’épisode du « mendiant aveugle » à la sortie de Jéricho nous décrit d’une manière très vivante, l’accomplissement des Écritures, et aujourd’hui spécialement celle du prophète Jérémie que nous avons entendu en première Lecture.

Dieu répond à la détresse des êtres humains. Ainsi :

« Poussez des cris de joie… faites résonner vos louanges et criez tous : le Seigneur sauve le reste d’Israël son peuple… il accomplit des merveilles rassemblant ses fidèles des extrémités de la terre ; et parmi eux, l’aveugle et le boiteux partis en larmes… Dieu les ramène dans la consolation… ils prennent le bon chemin et ne trébuchent plus ! »

« Le Seigneur a fait des merveilles ; nous voici dans la joie ! »

Oui, en guérissant Bartimée, Jésus lui permet non seulement de réintégrer la société de la vie ordinaire des croyants mais encore de prendre part à son Royaume. La description de ce miracle, reçoit, pour nous chrétiens d’après la Pentecôte, un éclairage plus riche du fait de la lumière pascale de la résurrection. Il prend pour ainsi dire un tour intemporel, en quelque sorte universel. Il devient une épiphanie de tout l’Évangile. Le Messie qui vient sur la terre n’a d’autres missions que d’ouvrir les yeux des hommes à la bonté de Dieu qui se manifeste spécialement à travers les gestes de Jésus de Nazareth, reconnu comme fils de David. Lui seul nous révèle la miséricorde de Dieu envers tous, en premier lieu envers les plus démunis.

Il donne aussi pouvoir de regarder le monde avec des yeux neufs, d’accueillir avec confiance la lumière véritable qui donne de percevoir parmi nous la bienveillance divine, de percevoir la providence agissante dans notre existence comme dans celle des autres, et cela comme un chemin de salut.

La mission du Messie se prolonge en celle de son Église qui s’efforce, avec la grâce de Dieu, de remettre l’humanité clopinant par des sentiers tortueux sans but apparent, sur la voie d’un authentique retour vers Dieu. Ce Dieu dont le nom se révèle être désormais, non plus seulement comme le créateur, mais comme le Père.

Dès lors, à travers le mystère du Christ, nous devenons des membres à part entière de la famille de Dieu. Nous sommes assurés que Jésus prend au mot toute détresse qui se déclare ouvertement devant lui. Dieu nous demande seulement de nous prononcer devant lui, de suivre les exigences de notre foi afin qu’elle soit vraiment le moteur de notre vie.

Chaque dimanche, il est bon de célébrer ce moment heureux et sacré de l’histoire qui nous donne de contempler les actes du Christ sauveur ; mais cette contemplation nous oblige à la persévérance dans la prière, pour ne pas perdre cette lumière entrevue.

Elle est cette lumière qui vient d’en haut et qui doit illuminer nos cœurs tout au long des jours pour marcher, banalement sans doute mais toujours, dans la présence réconfortante de Dieu. Une présence qui doit transformer tous les moments de la journée comme des manifestations de sa grâce. Chaque instant qui passe peut prendre alors un poids d’éternité, une valeur d’attestation de la bienveillance toujours nouvelle ou renouvelée de Dieu auprès de nous.

N’ayons pas honte d’invoquer Dieu dans nos difficultés quotidiennes, nos peines ; qu’il soit pour nous un vrai compagnon, comme un miroir de clarté qui dissipe nos doutes, nos illusions ou nos retours trop fréquents sur nous-même.

Alors, nous témoignerons de sa condition de serviteur et de révélateur de l’amour de Dieu ; alors, nous serons dans la joie et nous demeurerons dans sa divine filiation pour la gloire de Dieu le Père.

 

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