Le Dortoir
Le dortoir, édifié vers 1200, occupe l’étage de l’abbaye sur plus de 30 mètres de long.
Douze baies en plein cintre éclairent l’ensemble, tandis qu’une rose à douze lobes, semblable à celle de la façade méridionale de l’abbatiale a été percée dans le pignon Ouest.
Deux escaliers desservent le dortoir. L’escalier des matines permettait à nos anciens de se rendre à l’église pour Vigiles, soit entre 2 et 3h du matin selon les saisons : « Au signal donné les moines se lèvent sans retard et s’empressent de se rendre à l’œuvre de Dieu » nous rappelle le chapitre 16 de la Règle. Une niche est ménagée dans le mur à côté de l’escalier : elle accueille la lampe qui brûle toute la nuit, fidèle à la préconisation du chapitre 22.
Le second escalier permet de remonter du cloître vers le dortoir pour la nuit, après Complies, soit entre 20h et 21h selon les saisons.
La règle de Saint Benoît indique que tous les moines, y compris l’abbé, doivent dormir ensemble dans un lieu unique. Le silence y est absolu.
Il est interdit de se montrer nu et la façon de s’habiller est codifiée. Chaque moine possède son lit, une simple paillasse, où il dort tout habillé entre le dernier office du soir et le premier de la nuit.
A la fin du XIVème siècle, Père Abbé écrit une supplique au roi, sollicitant plus de confort pour ses Frères : avec l’accord du souverain et avec près d’un siècle d’avance sur les autres abbayes, des alcôves sont édifiées, divisant la salle en cellules individuelles, desservies par un couloir le long du mur.
Au XVème siècle, cette entorse à la règle est soumise au pape Martin V qui valide la cellule individuelle au détriment du dortoir commun : dès lors l’usage se répand dans toutes les abbayes et monastères.