Chers frères et sœurs ;
En cette fête de Saint Jean-Baptiste, l’évangile de St Luc nous rapporte la réjouissance de la famille d’Elisabeth et de ses voisins autour de la naissance miraculeuse, inattendue de cet enfant prédestiné. Et tous s’étonnaient aussi du nom choisi par Zacharie qui obéissait alors à l’ange, d’être appelé du nom de Jean. Ce nom étranger à la tradition familiale, rappelle les naissances prédestinées dans la Bible pour jouer un rôle déterminé dans le déroulement du Dessein de Salut. Que sera donc cet enfant ? L’étymologie dans la langue araméenne semble révéler le sens de son nom, il entend garantir : « ce que Dieu accorde » c’est-à-dire assurer « le don de la grâce divine » à ceux qui viscéralement depuis longtemps la désirent. Tout l’Ancien Testament depuis la Genèse, mais surtout à travers les gestes et les écrits des prophètes, tend vers l’avènement d’un Messie salvateur pour le petit peuple élu Israël, mais aussi sans aucun doute pour chaque homme ou femme de bonne volonté.
La loi de Moïse devait éduquer les croyants à se comporter avec une morale estimable pour témoigner de ce choix de Dieu, et en vue d’instaurer une alliance avec la lignée d’une grande famille d’hommes et de femmes fidèles à son écoute. Tous ses gents devaient être reconnaissants de la souveraineté et de la bonté d’un Dieu vivant créateur, dispensateur des biens de la terre, partenaire supérieur mais miséricordieux et rédempteur. Ce Dieu, parce que foncièrement bienveillant envers leurs déficiences et leurs ingratitudes qu’ils avaient héritées de leur désobéissance originelle, cherchait de fait, à les corriger, pour les rétablir dans une alliance authentique en vue d’un destin encore mystérieux.
L’entourage de l’enfant qui vient de naître, d’après l’évangile, a bien conscience de la faveur que Dieu leur fait, il sera signe d’une grande bénédiction qui retentira sur l’histoire sainte tout entière. Il ouvrira une ère nouvelle, celle d’une espérance ineffable, en correspondance aux désirs illimités des êtres humains créés à l’image de leur Auteur. Oui, Zacharie a bien raison de s’exclamer : « Béni soit le Dieu d’Israël qui visite et rachète son peuple, Il a fait surgir une force de Salut qui va nous délivrer de la main de nos ennemis ». De sorte que dorénavant nous Le servions dans la justice et la sainteté en sa présence, tout au long de nos jours, pour conduire nos pas au chemin de la paix !
Jean sera celui qui prêchera, pour approcher de Dieu, la nécessaire « métanoïa » : la conversion du cœur, le changement de mentalité et du comportement charnel ; c’est lui aussi qui instaurera pour « signifier », le rite nouveau du baptême dans les eaux vives du Jourdain, préfigurant ainsi le mystère de consécration du Christ qu’il présente comme « Celui qui baptise dans l’eau et l’Esprit Saint ». De fait Il sera bien ce Fils de Dieu qui advient en vue de réaliser, par son sacrifice volontaire et libre, la grande purification de l’humanité.
Lors de son Baptême, Jean Le révélera comme « l’Agneau de Dieu qui porte et enlève le péché du monde » parce que de fait Il l’accomplira totalement par sa douloureuse Passion.
C’est aussi ce que l’humain, à la suite du Christ, se doit un jour ou l’autre de réaliser dans la foi, pour la Gloire de Dieu et le Salut de tous. Amen !