Chers frères et sœurs,
La fête de la Présentation du Seigneur nous rappelle l’importance du Temple dans l’Ancien Testament à partir de l’Exode ; même si du temps de Moïse jusqu’à David, le Temple était réduit à la simple « Tente de la Rencontre », c’était vraiment le lieu de la Présence de Dieu au milieu de son peuple.
Voilà qui nous rappelle aussi que le peuple d’Israël était déjà tourné, non seulement spirituellement, mais aussi de façon tangible matériellement et structurellement vers le Salut, avec des célébrations liturgiques augurant celles de la communauté ecclésiale ; toutefois c’était à travers l’attente d’un Messie évoqué dans les Écritures, de façon encore très variée et énigmatique. La structure de cette tente avait été donnée par Dieu lui-même à Moïse, c’est également celle du Temple de Jérusalem qui reprend le même ordre des choses, qui anticipe déjà les édifices de nos églises, quoique bien moins accentuée mais toujours hiérarchisée, en tout cas dans leur architecture traditionnelle.
Le Temple se présente comme l’expression de l’établissement du Dessein de Dieu, du même grand Mystère qui est tout à la fois celui de la Création, de l’union secrète du visible et de l’invisible, de l’association conjuguée du Ciel et de la terre, de l’Alliance de Dieu avec les hommes et enfin celle qui se rattache aux trois autres et que nous éprouvons constamment, celle de l’union de l’âme et de notre corps. C’est Saint Paul qui nous découvrira sa manifestation définitive dans le mystère du Corps du Christ, et sa révélation plénière se trouvera explicitée dans l’ensemble du Nouveau Testament ; Il sera communiqué par la vertu des sacrements grâce aux services des prêtres.
Par le Temple était donc prophétisé cette nécessité, pour le petit peuple Israël, de l’avènement du Messie porteur de la divine grâce à pourvoir. La Vierge Marie par sa piété ardente l’avait certainement pressentie, son désir de voir le Messie a peut-être hâté sa venue ; cela nous semble démontré par son attitude d’abord bouleversée mais suivie aussitôt, après réflexion, par la maîtrise de sa réponse à l’Annonciation.
Ce Sauveur devait être capable d’acquitter un rachat impossible – Elle le savait – pour rétablir l’Alliance abîmée par la désobéissance originelle, car comme le psaume 48 le clame : Nul ne peut payer à Dieu sa rançon aussi chère soit-elle ! Plus encore, ce Sauveur transcendant, nous l’entendons par la bouche de Siméon, pourra nous ouvrir une communion nouvelle avec Dieu parce qu’Il nous offrira de prendre part à sa Filiation divine universelle.
Ce Salut, bien qu’étant encore à venir, pouvait être cependant préfiguré pour les israélites à travers différents rites de la vie, dont l’un des plus explicites était celui de la Présentation au Temple de l’enfant premier né de la famille où s’opérait une certaine forme de Rachat.
Avec la venue de Jésus dans le Temple se réalise donc tout ce qui était préfiguré dans l’Ancien Testament, comme le dit la Lettre aux Hébreux, puisqu’Il est pleinement Homme et pleinement Dieu : le Médiateur de l’Alliance nouvelle qui est désormais éternelle, et qui s’étend également à toutes les nations. Car Il est devenu en tout semblable à ses frères, pour être dans leurs relations avec Dieu, un Grand–Prêtre miséricordieux. Et parce qu’Il est aussi la victime innocente, Il peut porter secours à ceux qui subissent l’épreuve et nous délivrer de tout mal.
Avec le Vieillard Siméon, par cette célébration Eucharistique, rendons Gloire à Dieu pour tout le déploiement de son Amour pour nous.
Amen.