Frères et sœurs, l’Épiphanie, ce mot tiré du Grec, veut dire en français : manifestation. C’est la célébration de la manifestation publique du Messie promis au peuple Israël, qui complète le déroulement de la liturgie de la Nativité du Seigneur, qui est pour nous chrétiens la naissance du Fils de Dieu dans notre humanité.
En effet, selon le prologue de l’Évangile de st Jean, et dans la perspective de st Bernard : le Verbe de Dieu vient se condenser et se rendre muet dans un tout petit Corps d’homme impuissant ; Il y vient donc à ce moment d’ouverture de sa mission terrestre, pour y être avant tout l’objet d’une contemplation visuelle, insolite pour des hommes encore étrangers à la religion juive ; or cela, Il le propose avec les parures de l’humilité et de la pauvreté. Il leur montre ainsi, qu’Il ne vient pas seulement Parler et pour instruire les hommes, mais encore pour être l’Acteur d’une véritable transformation du genre humain, ayant l’autorité et la compétence de faire des gestes salvateurs, transgresseurs des lois même de la nature, susceptibles surtout de lui communiquer la grâce et la vérité plénière issues du Très-Haut
Désormais nous n’avons plus, frères et sœurs, à rechercher une vérité provenant d’ailleurs ; c’est à travers les Écrits inspirés du Nouveau Testament, qui relatent et interprètent les faits et les gestes du Seigneur, que nous découvrirons la signification profonde du destin des hommes, et la révélation de l’Amour de Dieu envers tous les hommes de bonne volonté.
Le prosternement des Mages confirme que l’Enfant de la crèche inaugure un règne qui n’est pas de ce monde. De plus, la méditation à travers les siècles des anciens Pères de la Tradition ecclésiale, a pu approfondir que Dieu est vraiment la Source de toutes connaissances.
C’était toute la pensée du Pape Benoit XVI, proclamant à temps et à contretemps, la complémentarité de la science et de la foi. Aussi peut-on aller jusqu’à dire, à la manière de st Paul, qu’il n’y a plus de séparation entre les différentes sciences que l’homme a inventées, car tout doit pouvoir apparaitre unifié dans le Verbe. C’est Lui, le puits sans fond, en qui toutes les réalités, aussi bien matérielles que spirituelles, trouvent leurs relations et leurs fondements.
Il serait bon que les philosophes chrétiens d’aujourd’hui perçoivent qu’il existe une métaphysique, propre à la Révélation Judéo-chrétienne, qui recouvre par une logique supérieure toutes les approches des philosophes de ce monde. Il faut reprendre à frais nouveaux les paroles de st Paul aux Éphésiens : Dieu nous a fait connaitre dans le Mystère du Christ, ce qui n’avait pas été proclamé aux hommes des générations passées, et qui est maintenant révélé par l’Esprit aux saints, et à tous les fidèles croyants, car nous sommes tous associés au même héritage.
La conscience de Dieu par la participation au mystère du Christ est à notre portée, dorénavant.