Homélie du Dimanche 1er Juillet 2018

13ème dimanche du temps ordinaire – Année B

Par le Père Abbé Dom Vladimir

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur

Le style oral a été conservé

 

Chers frères et sœurs, dans un passage de la lettre aux Éphésiens, court passage qui est quasi certainement une hymne que chantaient les premiers chrétiens il y a de nombreux siècles lors de la Vigile pascale, nous entendons comme un écho de l’Évangile que nous venons d’entendre :

« Éveille-toi, Ô toi qui dors et relève-toi d’entre les morts et le Christ t’illuminera »

Ce que chantent les premiers chrétiens, c’est bien ce que nous dit l’Évangile de la fille de Jaïre – ce chef de la synagogue – fillette de 12 ans, dont on vient d’apprendre à son père qu’elle était très malade ; puis qu’elle est morte, alors que le Christ dit qu’elle dort ! Et qu’il va venir avec Pierre, Jacques et Jean pour la relever.

Il y a les mêmes mots : dormir, éveiller, relever… pour dire des choses semblables ou du même ordre. Sauver, guérir, réveiller, relever… nous pouvons lire ces deux récits entremêlés que nous venons d’entendre – celui du retour ou du réveil à la vie de la fille de Jaïre et celui de la guérison de la femme atteinte de pertes de sang – comme des préfigurations, des images de ce que, nous tous sommes appelés à vivre le Christ, à vivre avec le Christ par notre baptême : préfiguration et image du Salut que le Christ nous apporte.

Car dans ces deux cas – pour la fillette comme pour la femme dont nous ne connaissons pas le nom – la rencontre avec Jésus va provoquer l’irruption du Royaume qui est force de guérison et de vie, qui suscite la crainte et provoque la foi.

Il y a dans ces deux récits, une demande de Salut et de guérison « Viens sauver ma fille » faite avec insistance et humilité. Le père tombe au pied de Jésus pour le supplier ; et la femme vient timidement par derrière comme protégée par la foule, alors qu’elle ne devrait pas être là, puisque selon la juive, sa perte de sang la rend impure et l’oblige à se tenir à l’écart. Mais leur demande de Salut et de guérison est si forte, portée par une foi qui ne demande qu’à grandir, qu’ils osent tout pour s’approcher de Jésus ; et le don que fera le Sauveur fera lui-même grandir leur foi.

Cette femme dont l’Évangile ne nous rapporte pas le nom, est guérie à la foi de sa maladie et de la honte qui l’accompagne. Quant à la fille de Jaïre, alors que pour elle tout semblait perdu, voici qu’une vie nouvelle s’ouvre devant elle.

Comme le dit le livre de la Sagesse « Dieu n’a pas fait la mort », il ne veut pas non plus que l’homme soit condamné à la honte comme nos premiers parents lorsqu’ils se cachèrent après avoir enfreint le commandement de Dieu.

Non ! Il veut pour nous la vie et l’humilité ! Et c’est pour cela qu’il est venu parmi nous, pour nous enrichir de la seule vraie richesse qui est celle du Royaume.

Alors, avec le Christ et avec tous les chrétiens qui nous ont précédés, nous pouvons nous chanter les uns aux autres :

« Eveille toi, Ô toi qui dors et relève-toi d’entre les morts ».

Nous pouvons nous dire ces Paroles, non des paroles de jugement et de condamnation, mais une promesse de vie. Une vie dont nous sommes envoyés pour témoigner, une vie qui dépasse toutes les morts. Et nous pouvons aussi nous chanter les uns aux autres avec foi :

« Et le Christ t’illuminera ! ».

Il y a en chacun de nous cette part de honte, cette part obscure, symbolisée par la femme et sa perte de sang. Le Christ n’est pas venu pour que nous la refusions mais au contraire pour l’éclairer.

Cette femme sait ce dont elle a besoin, elle est prête à tout pour s’approcher du Christ, et de nouveau elle n’entendra de lui aucun reproche, aucune condamnation, mais juste cette Parole :

« Femme, ta foi t’a sauvée ».

Ecoutons ces deux récits, faisons-les ‘nôtres’ ; ils sont pour nous un appel à grandir dans la vie, à grandir dans le Don que nous avons reçu au baptême qui a fait pour nous « toutes choses nouvelles ! »

Laissons-nous instruire par ces deux récits, pour savoir avec foi, que le Seigneur, qui peut tout, veut notre Salut, non notre condamnation…

Et pour devenir les uns pour les autres des instruments de Salut, non de condamnation.

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