Homélie du dimanche 14 février 2021 – 6ème dimanche du Temps Ordinaire – Année B

Par le Frère Jean-Marie

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur. Le style oral a été conservé.


Frères et Soeurs bien aimés,si la lèpre demeure un fléau mondial malgré les solutions médicales efficaces de notre société – on peut guérir la lèpre, aujourd’hui – il l’était encore plus au temps de la vie terrestre de Jésus.Et cela à un triple titre : comme maladie incurable, comme exclusion de la vie sociale et religieuse, enfin comme signe de culpabilité personnelle. La lèpre était, et demeure en cas d’absence de soins, une maladie grave avec une évolution possible, invalidante et même mortelle. Contracter la lèpre n’avait rien d’anodin !À ce fléau physique s’ajoutait l’exclusion de la vie sociale et religieuse ; non comme une punition mais par protection des autres membres de la société, à commencer par la famille, ou bien les assemblées à la synagogue, ou les pèlerinages à Jérusalem.Le lépreux devait se couvrir une partie du visage et signaler sa présence afin d’éloigner les autres humains par risque de contamination. Ils pouvaient vivre en groupe avec d’autres lépreux et quémander leur nourriture de loin. Une sorte de morts-vivants qui erraient ça et là dans un régime de survie à tous les niveaux.

À cela s’ajoutait une forme implicite mais réelle de culpabilité : si cette personne est lépreuse, gravement malade, c’est qu’elle est pécheresse d’une façon ou d’une autre ; une personne en fait qui n’est pas claire ! Telle la question des apôtres à Jésus demandant “si l’aveugle-né avait péché ou du moins ses parents”… La réponse de Jésus est claire et éloquente : “ni lui, ni ses parents ont péché.” 

Nous comprenons mieux le récit de l’évangéliste Marc, décrivant cet homme lépreux qui tombe à genoux devant Jésus et le supplie. Un geste d’audace : s’approcher d’un non lépreux ; un geste d’audace qui manifeste la foi de cet homme et sa confiance envers Jésus.

Cet homme lépreux est à bout, à bout de ses forces, et seule une intervention du ciel peut le sauver. Cet acte de foi souligne le caractère dramatique de sa situation, une question de vie ou de mort. Seul Jésus peut le sauver et il le sait.

Il le sait et il y croit. 

“Si tu le veux, tu peux me purifier”

Face à ce cri du cœur, des profondeurs de son être, de ses entrailles, Jésus est saisi de compassion envers cet homme et il répond de façon immédiate, presque du tac au tac

“Je le veux, sois purifié!”

La foi authentique et vivante soulève non seulement des montagnes, guérit des lépreux, mais change la face du monde.

Jésus est la compassion même ; il prend sur lui la souffrance, la passion d’autrui. Il saisit la passion de tout être humain en l’assumant, en l’intégrant à sa Passion sur la croix.

Jésus touche de sa main le lépreux ; Il n’est pas sali, contaminé par la lèpre ; c’est Lui qui rend la santé au malade.

Jésus n’est pas et ne peut être souillé, c’est Lui qui sauve, qui guérit, qui purifie.

Sa Présence éloigne le Mal et apporte le Salut et la plénitude de vie. Il est venu pour cela : apporter la vie, une vie en abondance.

Face à la mort, au rejet, à l’exclusion, le Seigneur Jésus apporte la vie, l’accueil, la communion.

À notre tour mettons nous à genoux devant Jésus, et présentons Lui notre lèpre avec ses diverses facettes : la lèpre du péché et du Mal qui peut nous tyranniser ou nous étouffer ; et laissons nous toucher par le Seigneur et sauver par Lui.

En ce Temps de Carême qui approche (et d’ailleurs en tout temps), le sacrement de pénitence,  nous est donné pour vivre cette réalité du Salut, toujours proposé, quelle que soit notre situation, et la gravité réelle de nos fautes.

Devenons à notre tour, frères et sœurs, des acteurs : des acteurs efficaces de la libération d’autrui, de la libération de nos frères et sœurs, en les conduisant à Jésus dans la communion de Vie et d’Amour du Père, du Fils et de l’Esprit Saint.

Amen !

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