Homélie du dimanche 19 août 2018

20ème dimanche du Temps Ordinaire – Année B

Par le Père Pierre Tressol

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur

Le style oral a été conservé

 

Oui, Seigneur qu’est-ce-que tu nous dis dans cette parole que tu nous adresses en ce dimanche ?

Est-ce que ta parole, c’est une langue de bois ? Est-ce-que tu parles pour ne rien dire ? Est-ce-que ce que tu dis, ça ne nous concerne pas ?

Oui, je crois que c’est important de se poser ces questions. La parole de Dieu qui est créatrice, la parole de Dieu qui a créé le ciel et la terre… est-ce-qu’elle ne pourrait rien dire ?

Oui, cette Parole que Jésus dit dans ce passage d’évangile suscite des querelles ; on n’est pas d’accord, on se querelle à propos de ce qu’il vient de dire : est-ce-que c’est possible de donner son corps et son sang à manger ?

Est-ce-qu’il nous prend pour des cannibales, le Seigneur ?

Oui, il y a ceux qui croient à la résurrection et ceux qui n’y croient pas ! Et la querelle continue à travers les siècles !

Oui, frères, qu’est-ce-que tu nous dis ? En quoi ça me concerne ? C’est important d’entendre la parole de Dieu pour qu’elle accomplisse, elle nous recrée, elle nous épanouisse dans le Don qui nous est fait. Dieu nous a donné la vie ! Dieu nous a donné ce que nous sommes ! Ce que nous faisons, ce que nous pouvons faire !

Oh ! Que ce serait dommage de ne pas l’avoir entendue cette parole, ne pas nous être apprivoisés pour que lorsqu’elle nous appellera à la résurrection, nous puissions la reconnaitre comme telle et que nous puissions bondir de nos tombeaux !

Oui, frères, cette parole qui nous a créés parce que nous étions du néant, nous n’existions pas ; cette parole d’amour nous a fait exister ! Nous sommes tous et toutes un Don de Dieu et c’est parce que cette parole nous a fait exister que nos parents ont pu nous concevoir, et que nous pouvons être là. Mais cette parole ne s’est pas arrêtée lors de notre conception, elle continue de nous donner à travers les talents, à travers tout ce que nous sommes, tout ce que nous pouvons faire, tout ce que nous faisons !

Oui, frères, la vie est un Don de Dieu et si nous la reconnaissons comme un dû… et bien c’est un malheur pour nous.

Un Don qui est auréolé de lumière, qui est auréolé d’éternité, qui est auréolé d’amour ! Il faut le prendre comme il est pour que notre vie en vaille la peine ! Si nous recevons cette parole de Dieu comme un dû, nous l’aplatissons, elle ne veut plus rien dire !

Oh oui, frères, dans quel camp nous situons-nous ? Est-ce-que nous sommes dans le camp de ceux qui croient à la résurrection ou de ceux qui n’y croient pas ?

Et c’est vrai que les uns considèrent les autres comme fous… aussi bien d’un côté que de l’autre.

Et c’est ce que nous avons entendu dans les deux textes qui précèdent cet évangile d’aujourd’hui.

Dans la première lecture la sagesse invite à son repas, elle invite au festin. Ne soyons pas les étourdis qui se détournent, qui se méprisent, qui méprisent cette invitation, parce que la sagesse veut nous délivrer de notre folie, de notre étourderie.

Oui, nous sommes invités à être sages.

Et dans la deuxième lecture, st Paul nous invite à vivre cette sagesse. Ne soyons plus les fous que nous étions lorsque nous nous détournions d’elle ; parce que cette parole d’amour, c’est une parole de sagesse.

Oui, frères, choisissons cette sagesse que la parole de Dieu nous propose, que Dieu à travers son Église, à travers l’Écriture, nous propose et insiste longuement pour que nous puissions enfin l’entendre.

Pour que nous puissions reconnaitre la vie et les autres comme un Don de Dieu.

Et c’est vrai que le Démon, que l’esprit du Mal est toujours là pour que nous nous diabolisions les uns, les autres, et que nous nous diabolisions nous-mêmes parce qu’il est pressé de nous situer en enfer.

Et dans le mot ‘enfer’, dans le mot ‘enfermé sur soi’, il y a le mot ‘enfer’ !

Ne restons pas dans notre bulle ! Rencontrons les autres parce qu’ils sont les frères que Dieu nous envoie. C’est vrai que nous sommes tous limités, c’est vrai que nous avons tous nos faiblesses, mais nous sommes le fruit de l’amour de Dieu !

Il y a ces valeurs d’éternité qui pour lesquelles nous sommes faits et qui ne peuvent que rencontrer un écho dans notre vie si nous sommes bien disposés, si nous arrêtons de nous laisser enfermés.

Oui, frères, Jésus nous donne son corps et son sang. Jésus est ressuscité ; Jésus veut rendre sa lumière, veut rendre son éternité au Don qu’il nous fait – au Don de cette vie qu’il nous donne – au nom de ces talents que nous avons reçus, de cette vie que nous avons.

Oh, oui, illuminons là de cette sagesse de Dieu ; redonnons lui son éclat pour que nous puissions comprendre ce Jésus qui va se donner jusqu’au bout, jusque sur la croix, pour se donner inlassablement… pour venir réaliser ce qu’il nous demande.

Et ce qu’il nous demande, c’est de nous éclairer ; que nous puissions accueillir sa lumière.

Ne restons pas enfermés derrière nos volets alors que le soleil brille ! Parce que si nous nous cognons contre les murs ou contre la table, ce ne sera pas la faute de la lumière, ce ne sera pas la faute du soleil et le soleil ne viendra pas ouvrir… parce que ce n’est pas dans son rôle. C’est notre liberté qui ouvrira ou qui fermera la porte de notre cœur à cette sagesse, à cet amour infini auquel nous sommes conviés.

Oh, oui, recevons le corps et le sang de Jésus. De Jésus ressuscité, de Jésus qui vient nous transcender ; qui vient sublimer le Don de Dieu que nous sommes pour en faire des chefs-d’œuvre d’éternité, parce que Dieu ne peut pas être un mauvais ouvrier ; il ne peut pas faire du travail saboté !

Ce n’est pas vrai, c’est l’esprit du Mal qui nous le fait croire…

Dieu est amour ! Dieu est infini ! Dieu veut accomplir des chefs-d’œuvre avec chacun d’entre nous mais nous pourrons le faire que par lui, avec lui et en lui. Ce que nous répétons inlassablement dans chacune de nos eucharisties qui nous rassemble. Ces eucharisties qui signifient un amour qui s’est donné jusqu’au bout et qui se donne inlassablement dans le pain et le vin…et dans sa parole pour venir illuminer ce que nous devons être.

Que ce soit le sens de notre prière, que ce soit le sens de cette Eucharistie qui nous rassemble.

Amen !

 

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