Frères et sœurs,

Ce 1er dimanche de l’Avent donne le ton pour l’année qui commence parce que, pour nous chrétiens, comme le frère Jean-Marie l’a rappelé, l’année commence en effet au 1er jour de l’Avent, qui est aussi, d’ailleurs, aujourd’hui, le 1er jour de la semaine.

Je m’adresse aux scouts (dans l’assemblée) : le 1er jour de la semaine, c’est quoi ? C’est le dimanche, le lundi ? Le dimanche, évidemment, jour de la résurrection du Seigneur.

Et le 1er jour de l’année, ce n’est pas le 1er janvier, c’est aujourd’hui le 1er décembre ! Donc, je rajoute une couche : bonne année à tous !

Ce ton donné par la liturgie, c’est le ton de la voix même de Jésus, qui retentit non seulement à nos oreilles mais dans notre cœur. « Redressez-vous et relevez la tête » nous dit-il. Il faut vous tenir debout avec moi, nous dit Jésus, comme des veilleurs dans la nuit, avec confiance, parce que mon aurore approche. Parce que vous êtes déjà vainqueurs avec moi, nous redit Jésus, en dépit des épreuves et des échecs inévitables qui traversent nos vies. En parlant d’échecs inévitables, comment recevons-nous la description apocalyptique, c’est le cas de le dire, que charrient les textes de ce jour, essentiellement l’évangile ? Événement lointain, passé, futur ? ou bien ces situations terrifiantes sont-elles contemporaines ? Catastrophe naturelle, conflits fratricides et meurtriers, mutations climatiques à grande échelle, tout cela dans un monde à la dérive sans repère, asservi à la loi de la domination, de l’argent et du sexe. Face à tous ces dérèglements, surtout éthiques, moraux, qui abîment l’écologie humaine, le cœur de l’homme, Jésus, heureusement, est là et il nous parle de sa venue. Et l’espérance qu’il promet surpasse tous les chaos programmés. Le Fils de l’homme viendra dans une nuée, et il nous révèle sa présence divine – en même temps, c’est vrai qu’il nous la cache. C’est le grand mystère de la fin de ce monde. Ainsi, les puissances des cieux seront ébranlées, nous dit l’évangile, mais plus puissante encore se manifeste la gloire de Jésus.

Alors, on pourrait se demander si dans ce scénario catastrophe, on peut faire quoi que ce soit ? À moins d’être un « Avengers », je ne sais pas, « Superman », « Batman » ou « Green Lantern », mais est-ce qu’on a un rôle à jouer ? Eh bien, ce qui est très fort voyez-vous, de la part de Dieu, c’est que Jésus nous associe, nous pauvres humains, à son œuvre à Lui !

Chers amis, le relèvement ne se fera pas sans nous. Redressez-vous et relevez la tête… de vos écrans, notamment… car votre rédemption approche. Restez éveillés, priez en tout temps, nous dit Jésus, pour vous tenir debout devant le Fils de l’homme.

Alors, ne nous croyons pas démunis devant la force des événements ou le sens de l’histoire. Jésus en est le maître et la prière en est la clé. Elle sert (la prière) le plan de Dieu, et ma petite action à moi, ma toute petite action à moi, entre dans l’œuvre magistrale du Seigneur.

Peut-être que dans le concert, je ne joue que du triangle, mais le triangle a son importance dans la symphonie entière. Et c’est ainsi que dans cet univers bouleversé, Jésus nous invite à prononcer son Nom.

Oui, aujourd’hui, prononçons le Nom de Jésus sur ceux qui nous entourent, les pierres et les fontaines, les arbres et les fleurs, les animaux petits et grands, et surtout nos frères et sœurs, les hommes et les femmes de ce temps.

En invoquant le Nom de Jésus, vous voyez, simplement en invoquant le Nom de Jésus, eh bien, nous participons au Salut du monde, à la transfiguration du monde. Nous contribuons à restaurer la part divine qui demeure en chacun, dirait Teilhard de Chardin.

Tous ces gens ordinaires que nous croisons dans la rue, dans le bus, le métro, dans les trains, sur nos lieux de travail, ils sont aimés de Jésus. Pour eux aussi, Jésus a donné sa vie. Allons à leur rencontre, portant le nom de Jésus dans le cœur, et sur les lèvres quand il le faut.

Alors, mes amis, nous recevrons la force d’échapper à ce qui doit arriver. Nous sortirons d’un mode de vie résigné et routinier. Nous choisirons non pas de rêver notre vie, mais de vivre notre rêve évangélique, grâce à l’espérance qui ne déçoit pas.

Je finis en citant le Pape François qui nous rappelle l’urgence d’accueillir dans nos vies Jésus, de le porter dans son cœur et de le dire au monde. Il écrit : « Prier, attendre Jésus, s’ouvrir aux autres, être vigilant, ne pas rester fermé sur nous-mêmes. Si nous pensons déjà à Noël dans une ambiance de consommation, à voir ce que je peux acheter pour faire ceci, et cela, dans un climat de fête mondaine, alors Jésus passera et nous ne le trouverons pas ! »

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