Homélie du dimanche 29 mai 2022 – 7ème Dimanche de Pâques – Année C

Par le Frère Jean-Baptiste

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur. Le style oral a été conservé

 

Ce dimanche, Frères et sœurs, a la particularité d’être placé entre les deux solennités de l’Ascension du Seigneur et celle de la Pentecôte. Il s’inscrit dans la neuvaine de prière pour l’avènement du Don de l’Esprit aux fidèles, selon la demande expresse du Christ ressuscité à ses disciples.

Au jour de fête de l’Ascension, jeudi dernier, selon l’Évangile de st. Luc, Il disait en effet :

« Je vais vous envoyer ce que mon Père a promis. Demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la force d’en Haut. »

Accueillir cette venue du Saint Esprit est pour nous la source de toutes bénédictions : elle nous ouvre au don de la grâce, elle nous donne accès par suite au secours surnaturel, et nous permet de nous associer à la prière de ceux qui participent à la liturgie céleste et collaborent à nos justes intercessions. Cet avènement de l’Esprit s’effectue en nous, au fond de notre âme en sa part la plus spirituelle. Il est donc assez différent de l’avènement objectif corporel du Christ qui s’est opéré dans l’histoire.

De fait, il parait insaisissable et invisible ; pourtant, si nous ne mettons pas d’obstacle, cet avènement agit en nous concrètement et profondément. Pour nous, chrétien, il apparait avant tout comme la réponse à l’annonce du Christ auquel nous cherchons à correspondre simplement par amour dans la Foi.

Aussi, c’est en nous rendant disponible à cette réception, demandée par Jésus lui-même, que nous nous trouverons engagés dans la volonté de Dieu qui désire que nous lui soyons unis divinement. Il nous donne alors cette possibilité d’expérimenter par la grâce, ses effets bienveillants dans les activités très diverses de notre existence.

La lecture des Actes des Apôtres, que nous avons pu entendre aujourd’hui et pendant tout ce temps privilégié de la Résurrection, fait apparaitre – à l’influx de l’Esprit – un témoignage éloquent très bariolé de tout ce qui concerne les débuts de l’Église aux prises des contradictions multiples de la société religieuse d’alors. Ainsi, à partir de la lapidation d’Etienne et de sa prière ultime « Seigneur reçois mon esprit,… ne leur impute pas ce péché », va résulter cette conversion radicale du futur grand apôtre théologien : Saint Paul. Car les voies du Seigneur sont si éloignées des nôtres, qu’Il peut agir, parfois même, à l’encontre de nos intentions ou de nos décisions, pour que s’accomplissent ses desseins !

Aujourd’hui dans l’Évangile, Jésus termine sa prière sacerdotale dans la perspective d’entrer dans la gloire de son Père, sans toutefois laisser les siens en arrière, car Il veut les prendre avec Lui dans cette Gloire. Avec st. Jean, écoutons cette prière très intime : « Père, je veux que là – où je vais être et – où je suis déjà avec Toi, eux aussi soient avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire ». Le Christ souhaite ardemment que ses disciples puissent le suivre dans ce passage qu’Il va ouvrir, afin qu’ils soient admis à participer à son admirable lumière.

Ayant acceptés dans la foi la grande et belle manifestation de l’Amour de miséricorde du Père et du Fils, ils pourront être introduits dans l’espérance et l’amour trinitaire.

À l’arrière-plan de l’expression de cette volonté ‘Une’ du Père et du Fils, se tient le Saint-Esprit qui, désormais, achève dans le cœur des croyants l’œuvre que le Christ a réalisé, et poursuit encore à travers ses fidèles. Au Saint-Esprit revient la tâche de parfaire le lien tissé par le Fils entre le Ciel et la terre.

Alors, sous sa mouvance nous découvrirons déjà maintenant, comme dans la fin de l’apocalypse, l’Église dans l’état d’attente de l’imminence de l’avènement dernier :

Heureux donc, ceux qui lavent ici-bas leurs vêtements, ils auront droit de goûter aux fruits de l’arbre de Vie et de pouvoir franchir les portes de la cité céleste…

Celui qui a soif, qu’il approche, qu’il boive l’Eau de la Vie !

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