Homélie du dimanche 26 août 2018
21ème dimanche du Temps Ordinaire – Année B
Par le Frère Jean-Marie
Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur
Le style oral a été conservé
« A qui irions-nous Seigneur ? »
Oui, frères et sœurs bien aimés, à qui irions-nous ? Sinon à celui qui a les paroles de la vie ; qui est la parole de vie ; à celui qui est la vie : Jésus.
Jésus, vrai Dieu et vrai homme, lui qui est la vie éternelle.
C’est à lui, frères et sœurs, et à lui seul, que nous sommes appelés à être unis ; à rejoindre, plus précisément à nous laisser rejoindre par lui.
Face à la révélation suprême de son amour, de l’expression et la manifestation la plus essentielle de son amour pour nous – à savoir l’Eucharistie, pain de vie, Présence réelle par excellence, substantielle de la Personne, de la Personne divine de Jésus – la quasi-totalité de ses disciples arrête de le suivre.
Au surcroit d’amour, surcroit de désertion !
Ce surcroit d’amour entraine une désertion quasi-totale de ceux et celles qui suivaient Jésus, qui étaient attirés par les miracles, par les guérisons, par la possibilité de la libération d’Israël au niveau politique. Il ne reste que les douze apôtres et parmi eux, un traitre. Il reste peu de disciples ; il reste Marie, Mère de Jésus avec les Saintes femmes. Tous les autres sont partis !
Lorsque Dieu manifeste quelque chose de sa grandeur, et de la grandeur de son Amour, l’être humain recule, refuse et s’enfuit. C’est trop, c’est fou, de la folie d’amour de Dieu !
Nous aimons ! Nous aimons selon nos idées, nos a priori, nos plans préétablis qu’il faut surtout pas changer ! Nous voudrions que Dieu soit conforme à nos idées, à l’idée que nous nous faisons de lui, à nos perspectives de myopes spirituels.
Frères et sœurs, seule la confiance en Jésus nous permet de franchir ce cap ; ce cap vital existentiel qu’est l’acceptation de sa parole et de sa vie. Là se joue la vie et la mort de notre âme. Jésus nous prévient : « Hors de moi vous ne pouvez rien faire ! »
« La chair n’est capable de rien ! »
Si nous restons à la dimension strictement horizontale, nous tournons indéfiniment autour de nous-mêmes. Jésus nous prévient :
« C’est l’esprit qui fait vivre. Mes paroles, dit Jésus, sont esprit et elles sont vie »
Frères et sœurs bien aimés, est-ce qu’en ce dimanche matin j’accepte, au plus profond de mon être, les paroles de Jésus ?
Ses paroles sont le pain de vie ; et ses paroles, sur le pain de vie, sur l’Eucharistie et les exigences qui les accompagnent.
Dans ce discours sur le pain de vie, au chapitre VI de st Jean, le Seigneur Jésus nous révèle son amour et ce qui nourrit notre âme ; ce qui va permettre aussi de construire jour après jour son Église… c’est-à-dire, l’assemblée de ceux et celles qui croient en lui, qui vivent de lui… et désirent répandre la vie, la vie même de Dieu – cette vie que Jésus nous donne à tout être humain – de la répandre au cœur de tous nos frères et sœurs en humanité, d’être des canaux de la vie surnaturelle.
Tout au long de notre vie, nous avons des choix à faire. À certains moments, il y a des choix plus importants et parfois des choix qui engagent notre vie devant Dieu.
La première lecture de cette Messe, au livre de Josué, nous décrit le choix des israélites après le passage du Jourdain. Ils sortent du désert, ils arrivent dans la terre promise. Tout paraîtrait atteint et arrivé ! Et là de nouveau, il faut faire un choix, un choix vital, décisif. Les israélites choisissent. Ils re-choisissent de suivre le Seigneur, et cela dans un amour radical !
Frères et sœurs, c’est ce même amour radical et combien plus intense qui nous attire pour suivre Jésus… sans condition, sans limite ; et pour accueillir son Eucharistie, le pain de vie, c’est-à-dire, l’accueillir lui-même. Jésus se livre à nous sans condition… sans limite… en prenant le risque par amour, de se livrer à nous qui sommes pauvres, petites créatures, orgueilleux et de plus pécheresse et malade… mais tellement et tendrement aimés !
« Celui qui mange ma chair et boit mon sang, dit Jésus, a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est la vraie nourriture et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui ! »
Voilà, frères et sœurs, ce qui nous permet d’être avec le Christ, de vivre en lui, de demeurer en Jésus et lui en nous… ce qui est le cœur du christianisme.
Et cette présence, cette union, nous donnera la lumière et la force, la persévérance, de vivre comme lui, Jésus.
Et de servir nos frères et sœurs, y compris et surtout les plus pauvres, les plus déshérités en ce monde, par amour de Jésus, et en lui ; et par amour de nos frères et sœurs, et pour eux… dans cet amour fondamental… dans cet amour premier pour le Créateur et Sauveur.
Au fond, d’accomplir et de faire l’expérience de cet amour et de cette mission reçus du Père et communiqués par Jésus dans la force de son Esprit Saint, qui nous habite depuis le baptême et le sacrement de confirmation.
« De même que le Père qui est vivant m’a envoyé, dit Jésus, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi ».
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».
Amen !