Homélie du dimanche 27 Janvier 2019

3ème dimanche du temps ordinaire – Année C

Par le Frère Jean-Marie

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur – Le style oral a été conservé

 

« L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres ».

Frères et sœurs bien aimés, cette citation du prophète Isaïe, reprise par Jésus dans la synagogue de Nazareth, décrit bien l’être et la mission de Jésus. Jésus est l’Apôtre du Père, c’est-à-dire l’Envoyé du Père. Il partage avec lui et l’Esprit Saint, de toute éternité, sa divinité.

Jésus est le Fils de Dieu, le Fils unique de Dieu. Il a pris notre humanité afin de la sauver et de la déifier. Mais Jésus est aussi le Messie, c’est-à-dire, le Christ : celui qui est oint, qui a reçu l’onction. Son humanité Sainte unie à sa Personne divine est remplie de l’Esprit Saint et ne vit et agit que sous la mouvance et l’action de cet Esprit Saint.

Cette onction que Jésus a reçu n’est pas faite d’huile et de parfum, mais correspond à la plénitude de la présence de l’Esprit Saint, sur, et dans, la Personne du Christ Jésus.

Jésus est l’unique Fils de la Vierge Marie selon la chair et l’Esprit et aussi le Fils de Joseph par adoption. Jésus est le descendant de David, il est véritablement le roi d’Israël, comme l’appelle Nathanaël. Il accomplit dans sa Personne toutes les attentes, les annonces, les promesses de la première Alliance et de toute l’humanité. Il accomplit toutes choses mais aussi il les dépasse.

Jésus est le serviteur du Seigneur : « le serviteur souffrant » disait ce même prophète Isaïe. Celui qui prend sur lui le péché du monde, c’est-à-dire la masse immense de nos péchés et des péchés de toute l’humanité, à travers l’histoire, le temps de l’humanité.

« Voici l’Agneau de Dieu ! » disait Jean le Baptiste… « L’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ».

Mais Jésus est la Vie ! La vie véritable et plénière. Il est venu pour nous communiquer cette vie qu’est la vie même du Père et de l’Esprit Saint. La vie qui circule dans la Trinité Sainte.

« Et cette vie est lumière » comme nous le rappelle et nous le dévoile le prologue de st Jean. C’est pour cela que tout choix, en faveur de la vie, est porteur en soi de lumière et don de joie et de paix.

Pour nous communiquer cette vie, sa vie, la vie, Jésus vient nous apporter la Bonne Nouvelle, l’évangile. Il nous dévoile, il nous révèle, que nous sommes aimés et chéris, choyés par Dieu notre Père et son Père. Aimés à tel point qu’il nous envoie « son Bien aimé… celui qui a toute sa faveur… celui sur qui repose son amour et son Esprit ».

Dieu se dévoile. En Jésus, Dieu se dit. Il nous envoie son Verbe, sa Parole, l’unique Parole qui dit « Dieu ». Et cette Parole, la Parole de Dieu, la Parole faite chair, Jésus, nous libère. Elle vient éclairer – cette Parole – elle vient éclairer les aveugles, faire entendre les sourds, libérer les prisonniers de toutes sortes et surtout du péché ; ce péché qui entrave si bien ; faire respirer les opprimés, leur rendre justice ; apporter une année de bienfaits, une année favorable accordée par le Seigneur. Une année qui dure toujours puisqu’elle appartient à l’aujourd’hui de Dieu. Cet aujourd’hui de Dieu si bien décrit dans la Lettre aux Hébreux.

Frères et sœurs bien aimés, nous appartenons à cet aujourd’hui, l’aujourd’hui de Dieu. Jésus a tout accompli ! À Nazareth au sein de la synagogue, l’aujourd’hui de la manifestation de Dieu s’est accompli. Mais cet accomplissement nous concerne dans l’aujourd’hui de notre vie présente, ce matin.

C’est réellement aujourd’hui que Jésus vient, qu’il nous libère, nous éclaire, nous fortifie. C’est aujourd’hui que sa Parole, lui qui est la Parole, résonne, retentit à nos oreilles, à travers l’Écriture Sainte portée par la tradition dans « l’Église qui est son Corps » comme le disait si bien l’apôtre Paul dans la deuxième lecture de cette Messe.

C’est aujourd’hui que le Seigneur Jésus veut entrer en communion avec nous, avec chacun et chacune ; qu’il veut que nous demeurions en cette communion. Une communion avec lui qui nous apporte la vie et nous permet d’accomplir, à notre tour, la mission qu’il attend de nous.

Pour nous communiquer cette vie, sa vie, Jésus nous confie à chacun une mission au sein de son Église. Cette Église qui est son Corps et son Épouse.

Dans ce Corps mystique qu’est l’Église du Christ, Jésus nous confie personnellement un rôle, une place, une mission, qui est unique dans toute l’histoire de l’Église et du monde.

Une partition à jouer dans l’immense symphonie de l’univers où chacun, chacune, a sa place… une place unique et irremplaçable. Une place glorieuse pour l’éternité, même si ici-bas le musicien joue et reste dans l’ombre et l’obscurité de l’ordinaire quotidien.

Frères et sœurs bien aimés, « si la joie de Dieu est notre rempart » comme le disait Esdras dans la 1ère lecture, devenons aujourd’hui la joie de Jésus en l’accueillant de tout cœur dans notre vie sans lésiner. Et le laissant agir selon son bon plaisir dans la certitude que tout ce qu’il fera, et permettra, sera pour notre bien et celui de nos frères et sœurs.

Pour nous, rendons-lui grâce… et selon la demande de notre Mère, la Vierge Marie, que nous avons reçue comme Mère au pied de la Croix :

« Faisons tout ce qu’il nous dira… »

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