Homélie du dimanche 28 avril 2019

2ème Dimanche de Pâques ou de la Divine Miséricorde – Année C

Par le Frère Jean-Baptiste

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur – Le style oral a été conservé

 

Frères et sœurs, en ce dimanche Octave de Pâques, nous réitérons la célébration de la fête des fêtes du cycle liturgique de l’Église : la victoire du Christ sur les forces de ténèbres et de mort.

Le Christ triomphe du lieu le plus bas des enfers où domine la puissance des démons dans l’abîme de la création. Par son obéissance à la justice de Dieu, son Père, le Christ, en effet, a du condescendre non seulement d’être infligé par les souffrances de la Passion, mais encore jusqu’à descendre en Esprit dans les enfers pour en ressortir vainqueur en sa toute-puissance de vie divine.

Il a changé le lieu obscur de la malédiction en lieu de purification et de sanctification, pour tous ceux qui sont en quête d’un Salut supérieur ou d’une béatitude céleste. Il faut toujours se rappeler que c’est librement et par amour pour nous que le Christ a voulu assumer pleinement la violence et la mort, afin de pouvoir nous en libérer.

Qui d’entre nous ne désire pas être délivré de l’empire du Mal ? De la tromperie… et de la mort ?

Nous le savons par la Bible, spécialement par le Livre de l’Exode que le mot « Pâques » veut dire « passage » ou « sortie ». Il s’agit de traverser une épreuve, de franchir une étape décisive.

La sortie d’Égypte et le passage de la mer Rouge sont les gestes fondateurs du petit peuple Israël. Petit peuple élu de Dieu pour rendre un culte au Dieu vivant, selon les prescriptions précises, afin de pouvoir entrer en communion avec lui et conclure une Alliance. Cela se fera aussi par le respect de l’observance d’une loi qui pour l’essentiel est toujours valable encore pour nous, particulièrement le Décalogue que Jésus lui-même a revalorisé par sa grâce pour devenir des témoignages et des preuves d’amour envers Dieu.

Cet évènement pascal est capital, il va être assumé par le Christ, par son Mystère de mort volontaire et de résurrection. Et il va surtout nous permettre de recevoir le pardon et la paix afin de nous réconcilier avec Dieu et avec nos frères… et par là devenir des êtres nouveaux.

Avoir part à une nouvelle puissance de vie par la grâce du Don de l’Esprit de Dieu, bref d’accéder à un régime de vie supérieur que la tradition qualifie de surnaturel. Elle va nécessiter évidemment de notre part l’exercice habituel, normalement, des vertus dites théologales, or celles-ci réclament de notre part aussi, une humble remise de soi à la volonté de Dieu. Reconnaitre notre dépendance viscérale vis-à-vis de notre créateur qui est aussi notre rédempteur : celui qui nous sauve des malheurs d’ici-bas. Cela se fera aussi par le renouvellement conscient des promesses du baptême, notamment au cours des célébrations pascales. Elles nous engagent dans l’actualisation de notre communion retrouvée avec Dieu. Et cela permet de nous amener à redécouvrir le grand Don qui nous est fait d’être devenus des membres du Corps ressuscité du Christ…. dans son Mystère médiateur et sauveur…

Le fait de venir célébrer en Église cet évènement, source de notre vie spirituelle, doit être l’expression de notre gratitude envers l’œuvre de miséricorde qui tend à se diffuser par tout le monde, dans tous les hommes en quête de Salut. Il nous faut reprendre la belle oraison de ce jour qui demande à Dieu « de ranimer la foi de son peuple, d’augmenter en nous sa grâce pour que nous saisissions toujours mieux quel baptême nous purifie ; quel Sang nous rachète ; quel Esprit nous fait renaitre à la vie même de Dieu ».

L’Église au final nous demande rien d’autre que de vivre le mystère de notre Baptême, c’est-à-dire notre rattachement au Mystère du Christ ressuscité, d’être convaincus de cette vérité que St Jean, aujourd’hui, nous rapporte dans son Apocalypse : « Je suis le Premier et le Dernier, le Vivant pour les siècles des siècles ; et je tiens les clés de la mort et du séjour des morts. »

Dans le Mystère du Christ, la mort n’est plus seulement qu’une limite à notre vie terrestre pesante. Celle-ci, cette vie terrestre pesante, a été engloutie dans la victoire de la vie du Christ ; elle a été intégrée dans le pouvoir de sa vie divine. La puissance vitale avec laquelle le Christ apparait au voyant de Patmos : St Jean, est si grande qu’il tombe comme mort à ses pieds mais il se remet aussitôt debout lorsque la main du Christ, la main droite, repose sur lui.

L’apôtre est donc remis debout par cette même vie qui le touche, désormais en Esprit de lumière et de force, invincible. Il en est de même pour l’apôtre sceptique, Thomas, de l’évangile d’aujourd’hui, lorsqu’il toucha les plaies de son Seigneur qui l’invite à cesser d’être incrédule pour être croyant en son Mystère surprenant de résurrection !

Le Seigneur nous demande la foi en son grand Mystère qui nous permet d’obtenir la miséricorde de Dieu, et qui nous permet de vivre dans la volonté de plaire à Dieu, et de recevoir le Don de réconfort de son Esprit.

 

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