Homélie du Dimanche 8 Décembre 2019

2ème Dimanche de l’Avent – Année A

Par le Frère Jean-Baptiste

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur – Le style oral a été conservé

 

On dit généralement que le Temps de l’Avent est le temps de l’attente. Et c’est bien vrai ! Mais cette attente du Sauveur suppose de notre part une préparation. Et avec Jean-Baptiste aujourd’hui cette préparation implique une conversion vers Dieu.

Jean-Baptiste annonce la venue du Royaume des cieux, qui est équivalent en St Luc du Royaume de Dieu qui doit advenir sur terre… c’est ce que nous demanderons à la prière du Seigneur chaque jour.

En ce temps d’attente, il nous est plus spécialement demandé de préparer cette venue, toujours actuelle, en aplanissant le chemin et en rendant droit les sentiers. Il s’agit de bien nous disposer à accueillir cet avènement du Seigneur, de nous laisser purifier par Dieu, en nous reconnaissant indigne de le rencontrer. Il nous faut suivre la voie que nous ont proposée les prophètes, qui concrétise celle du Décalogue reçu par Moïse ; car nous ne pouvons pas, par nous-mêmes, inventer un chemin de lumière vraie. Nous risquerions d’en rester à une sagesse proprement humaine. Notre retournement de conversion doit s’effectuer au-delà du miroir de soi-même, il doit s’ouvrir à Dieu-même ; Isaïe comme Jean-Baptiste nous parlent d’un Dieu-juge. Nous devons nous mettre à nu devant Dieu, sachant que ce Dieu-juge de la Bible est aussi un Dieu de miséricorde et de paix.

Le Messie nous révèlera même ce que, non-seulement, Dieu veut notre Salut et qu’Il désire notre conversion, mais qu’Il est aussi notre Père. C’est pour cela qu’Il envoie son propre Fils pour nous obtenir la grâce du pardon.

Aux Pharisiens satisfaits de leur bonne conduite, comme les Sadducéens également, qui viennent à lui en « grand nombre » nous dit l’évangile, Jean-Baptiste leur demande d’abord des fruits de conversion. C’est-à-dire qu’ils manifestent par des actes leur bonne volonté à recevoir le message qui leur est adressé. À quoi leur sert de se proclamer fils d’Abraham s’ils ne recherchent pas à vivre de cette justice que communique la foi en Dieu ?

Le titre d’appartenance à une communauté de croyants ne suffit pas ! Ni même l’accomplissement de ses rites ! Ils doivent donc chercher à être cohérents par leurs pratiques. Cette justice de Dieu qu’ils revendiquent pour eux-mêmes, ne doit-elle pas rayonner autour d’eux, auprès de ceux qu’ils côtoient … surtout envers les pauvres, les petits ?

Cette diatribe de Jean-Baptiste, nous devons la recevoir également pour nous car à notre époque, plus que jamais, nous ressentons l’immense indifférence du monde à l’égard des promesses qui doivent se réaliser en Église dans le Christ. Pour beaucoup, Dieu apparait inutile dans le cours superficiel de l’existence. Pourtant l’énigme omniprésente de la mort demeure, elle nous interroge tous : quel est le sens de la vie ? La valeur de notre liberté ? L’homme d’aujourd’hui comme l’homme de toujours ne se suffit pas à lui-même ; il a besoin de l’altérité d’autrui et de la transcendance divine pour grandir et s’épanouir véritablement. Et l’évangile nous dira « s’épanouir en enfant de Dieu ».

Il est nécessaire à l’homme de reconnaitre sa dépendance vis-à-vis de son Créateur qui se fait pédagogue et d’ouvrir les yeux sur le dévoiement de la recherche du seul bien-être humain éphémère.

Oui, il nous faut revenir aux rives du Jourdain pour recevoir les invectives de Jean-Baptiste : « La cognée se trouve à la racine de tous les arbres. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.

Moi, je vous baptise dans l’eau, pour vous amener à la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi… Il vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »

Jean-Baptiste est le témoin d’un Messie qui va rehausser l’humanité. Un Messie proprement divin comme nous l’avait déjà annoncé en symbole le prophète Isaïe dans notre première lecture.

Il en décrit trois caractéristiques de ce Messie : sur lui reposera la plénitude de l’Esprit afin de nous le communiquer ; il portera son jugement au-delà des apparences, droitement, librement en faveur des démunis ; enfin il apportera la paix, qui n’est pas de ce monde, il répandra la connaissance intime, personnelle de Dieu, à tous ceux qui accueilleront la bonne nouvelle du Salut.

L’administration du baptême du Précurseur est une prophétie de notre sacrement de pénitence et de réconciliation, puisqu’il exige de ceux qui viennent à lui l’aveu de leurs péchés et la résolution de vivre autrement. C’est-à-dire de vivre, désormais, en référence à la finalité merveilleuse du Royaume des cieux.

Dans cette grande attente, doivent alors surgir la persévérance et le courage de nous porter les uns les autres ; nous accueillir mutuellement comme des frères dans le Seigneur, selon la belle formule de St Paul : « pour la gloire de Dieu et notre Salut éternel ».

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