Homélie du Mercredi des Cendres – 17 février 2021 – Année B

Par le Frère Jean-Marie

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur. Le style oral a été conservé.

 

Frères et soeurs bien aimés,

nous voici entrés dans le saint Temps du Carême : ces quarante jours qui nous préparent à célébrer la Fête de Pâques avec un cœur et un esprit renouvelés dans la grâce de Dieu.

Le Carême : un temps particulier dédié à Dieu afin de vivre avec Lui et de suivre son Fils Jésus dans la puissance vivifiante de l’Esprit Saint.

Le Temps du Carême est un temps privilégié pour vivre avec Jésus.

Nous pourrions nous poser une question : est-ce que Jésus est une Personne qui habite notre vie? Est-ce que Jésus appartient à mon quotidien ? Est-ce que je parle à Jésus ? Est-ce que je l’écoute au fond de mon cœur, de ma conscience ?

Si nous sommes appelés à vivre de valeurs et de principes, nous devons les nourrir et les vivifier par la racine. Vouloir vivre de valeurs et vouloir les transmettre sans être vivifiés par Jésus, c’est, par analogie, vouloir qu’un arbre déraciné porte du fruit, ou du moins un arbre dont on aurait coupé les racines, puisse porter du fruit…

Vivre en chrétien, c’est fondamentalement vivre de Jésus, vivre par Lui et vivre en Lui ; il n’y a pas d’autres chemins, d’autres voies.

Le Seigneur Jésus a soif d’établir avec nous une relation personnelle et vivante (on pourrait dire une relation incarnée, concrète). Nous ne suivons pas, en soi, une idée, des idées, même théologiques, des principes ou des valeurs… nous suivons une Personne : Jésus, vrai Dieu et vrai homme ; et de Lui nous tirons et vivons des principes, des valeurs, qui sont vivifiés par Lui et comme illuminés de l’intérieur et transformés par Lui… comme le Tabernacle est illuminé par l’intérieur, signe de Jésus Lumière du monde. Et nous pouvons attirer nos frères et transmettre, non pas des idées, mais transmettre une vie, et cette vie donnera une lumière pour avoir une raison droite et des idées justes.

Ce qui est premier, c’est cette relation personnelle et vivante avec le Seigneur Jésus. Cette Alliance avec Lui. Qui dit alliance, dit altérité ; il faut être deux pour faire alliance, c’est un minimum. Jésus attend de nous une réponse, une réciprocité, et pas seulement une vie bien rangée, et extérieurement bien ordonnée. Cet ordre doit d’abord être vécu avec authenticité, à l’intérieur de soi, en esprit et vérité.

Oui, le Carême est un temps de conversion, de pénitence, de joyeuse pénitence. Un temps dans lequel nous retranchons avec audace et force ce qui s’oppose, ou du moins, nous éloigne de Jésus.

Ce Temps liturgique qui nous est donné chaque année, dans le vécu de la Mère Église, est un temps de grâce pour mettre de l’ordre dans notre existence et établir une hiérarchie des valeurs à mettre en œuvre : ce qui est essentiel, ce qui est important, ce qui est non négligeable mais secondaire.

C’est un temps pour bien régler le moteur de notre vie chrétienne afin de pouvoir tourner à plein régime. C’est le temps de la Foi, une foi vive, tonifiante ; le temps de l’Espérance, espérance confiante et joyeuse, certaine d’obtenir l’objet de notre foi, mais aussi la grâce pour vivre ici-bas afin d’obtenir ce qu’on espère. C’est aussi le temps d’un Amour, d’un Amour surabondant qui jaillit de l’Amour même de la Trinité – que Dieu est Amour – et cet Amour qu’Il a pour nous et pour toute l’humanité, et l’univers entier.

Le Carême est un temps particulier pour mettre à l’heure de Dieu, l’horloge de notre vie.

Cette relation avec Jésus suppose un temps quotidien de rencontre avec Lui : temps de prière, de silence amoureux, de demande, de louange, de remerciements, de pardon.

Prendre le temps quotidien de mettre en œuvre, la Parole de Dieu, de nous alimenter de l’Écriture Sainte, d’être habités par la Parole de Dieu.

Prendre le temps de célébrer le sacrement de Pénitence, de façon fréquente et régulière, comme le demande l’Église, pour affiner notre conscience ; une conscience lumineuse et délicate envers Dieu.

Prendre le temps de participer à l’Eucharistie, à la Messe, certes, dominicale, mais aussi dans la mesure du possible, en semaine.

Enfin, un temps de rencontre et d’attention concrète à autrui, en commençant par les plus proches : mon conjoint, mes enfants, petits-enfants ; les personnes que je rencontre dans mon quotidien : dans le travail, en faisant les courses, en voyageant, dans tous les domaines.

De regarder l’autre comme une personne, et d’éviter de tomber dans une forme “d’utilitarisme” de l’autre, fût-il mon conjoint, des proches, collaborateurs, des membres de ma famille, de ma communauté, des membres du presbyterium, etc…

Frères et sœurs, que le Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie et de St Joseph, nous fasse la grâce d’une conversion véritable mais aussi d’une conversion permanente.

Amen !

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