Homélie du Vendredi Saint – 15 avril 2022 – Année C
Par le Frère Jean-Baptiste
Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur. Le style oral a été conservé.
Frères et sœurs,
Tout le mystère Chrétien se condense dans la Croix du Christ parce que c’est à travers cette croix que Dieu s’offre à nous complètement, à travers le Corps crucifié de son Fils, par amour pour nous. Si Dieu a pu se donner à nous totalement, c’est parce qu’Il a assumé notre condition humaine, à la fois limitée et blessée, à partir du sein de Marie, la Vierge immaculée.
Il n’y a pas de Salut possible en dehors de cette Incarnation. Cette Incarnation, déjà sans doute, humiliante pour Dieu, mais bienveillante à l’extrême pour nous. La miséricorde divine va s’amplifier plus encore au moment où le Christ va prendre plus délibérément sur Lui nos péchés, lors de sa démarche de réception du Baptême de Jean Baptiste dans le Jourdain. Dès ce moment Il prend le chemin de l’obéissance sans condition à la volonté du Père, cette volonté qui va le conduire, après bien des affrontements, jusqu’à la mort et à la mort abjecte de la Croix réservée aux criminels.
Alors que notre baptême nous libère déjà du poids de nos péchés, si du moins nous l’assumons véritablement ; pour Jésus, à l’inverse, son baptême va lui peser davantage : Il prend sur Lui tous les péchés des hommes. Comment est-ce possible clament certains !
Si, pour Dieu une telle chose horrible est possible, la Croix n’est cependant pas abominable pour Jésus parce qu’Il l’embrasse pour nous avec un amour proprement divin… Il l’endosse avec douceur et magnanimité, comme nous le chantons si bellement dans nos hymnes de la Passion. Cette croix, Il la transfigure déjà en autel avant de la transformer en chambre nuptiale pour convier tous les fidèles à l’endosser à sa suite!
Si la Croix du Christ glorifie la justice de Dieu, elle devient pour nous, par la grâce de Dieu, objet de purification et de sanctification. La 1ère°lecture du prophète Isaïe le proclame : « le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur Lui, c’est par ses blessures que nous sommes guéris ».
Sans doute la Croix ne supprime pas le Mal, cependant elle en apporte une certaine résolution dans la foi, ce qui n’est pas une moindre chose. « Venez à moi à Moi, vous qui peinez sous le poids du fardeau, nous dit le Seigneur, Je vous soulagerais »
Il convient plus que jamais, frères et sœurs, en ce grand jour, de remercier Dieu le Père d’avoir tellement aimé le monde qu’Il a livré son Fils unique, et cela en vue de cette réconciliation que nous cherchons à réaliser avec Lui (Dieu), aussi bien qu’envers nous-même et les autres.
N’ayons pas honte de vénérer la Croix, signe de l’amour toujours plus grand ; de la vénérer non seulement en assemblée d’Église, mais aussi personnellement dans nos foyers ; réservons lui donc une place d’honneur dans nos coins de prière domestique. Amen !