Frères et sœurs bien aimés, lorsque le Seigneur accorde des dons, ces dons sont donnés pour toujours.
La vocation, la mission qui a été donnée, octroyée à Joseph de Nazareth, descendant de David de la lignée de David, l’héritier du trône, cette mission continue toujours alors que Joseph est dans la gloire de Dieu auprès de son Fils, le Fils unique de Dieu, et auprès de Marie son épouse, l’Immaculée Conception.
Plus la vocation, plus la mission est grande et précieuse, plus la grâce est abondante, donnée avec surabondance afin de pouvoir accomplir, vivre pleinement cette vocation, cette mission. La mission de Joseph continue à l’égard du corps du Christ – qui n’est plus la tête, la Personne même du Christ qui est dans la gloire – mais dans la croissance de son Corps qui est le mystère de l’Église ; de l’Église du Christ qui subsiste dans l’Église catholique, et qui se déploie dans l’espace et le temps au niveau géographique sur tous les continents, dans toutes les cultures mais aussi à travers les générations au fil des siècles et des millénaires jusqu’au retour en gloire du Seigneur ; où Jésus viendra tout ressaisir et où tout sera transformé, où il fera la vérité sur toute vie, sur toute situation, et où les corps ressusciteront dans la gloire pour être avec le Seigneur, du moins ceux qui auront choisi de s’ouvrir à sa miséricorde inépuisable.
L’action de Joseph sur l’Église continue. Joseph a formé Jésus dans son humanité Sainte ; il lui a appris à devenir un homme : apprendre à lire, à écrire et à connaitre la loi de son Père du ciel. Dans sa divinité Jésus connaissait tout mais dans son humanité, Il a voulu être subordonné à Joseph, à Marie et à apprendre – il ne faisait pas semblant d’apprendre, il apprenait !
Et combien de paraboles de Jésus, qui nous sont rapportées dans les évangiles, ont sans doute leur source dans l’éducation que Joseph a donnée à son Fils Jésus, aux exemples qu’il lui donnait – à l’attention à la réalité – et à en tirer profit pour annoncer ce Royaume pour lequel Jésus est venu nous libérer de la prison du Démon, de notre péché, nous libérer pour vivre en enfant de Dieu, en enfant de lumière, en fils et fille du Très-haut.
Dieu nous veut libre afin d’accomplir pleinement notre vocation personnelle, notre vocation d’homme et de femme, notre mission, celle que Dieu nous confie de manière très mystérieuse dans la banalité de l’ordinaire, dans la pesanteur de l’existence humaine, dans l’épaisseur de la vie, dans le brouillard qui peut habiter notre vie.
Mais le Seigneur nous demande de garder comme ligne d’horizon, ce soleil de justice qui est la Personne du Christ et de le suivre à travers ce clair-obscur de la foi, ce rayon de lumière imperceptible mais profondément présent et réel, qui nous conduit et qui nous certifie en quelque sorte que la voie de Dieu, le chemin de Dieu se situe ici et pas ailleurs.
St Joseph est là pour nous aider et il aide l’Église dans les tribulations d’aujourd’hui, dans le combat en quelque sorte eschatologique de ce monde ; afin que nous percevions non pas les problèmes et de vouloir résoudre tous les problèmes, ce n’est pas notre mission ; mais la mission qu’il nous confie en tant que baptisé, c’est d’accomplir sa volonté pour être à la place où Dieu nous veut ; de porter le fruit abondant qu’il nous demande de porter, pour lequel il nous donne sa grâce, son Esprit Saint ; afin que la mission de l’Église, aujourd’hui, c’est-à-dire la régénération de l’humanité, soit accomplie.
Et quel est le but de cette régénération ?
C’est que, grâce au sacrement de baptême, dans la puissance de l’Esprit Saint, une foi vivante et vivifiante, les êtres humains soient régénérés, renaissent, dans la puissance de la vie trinitaire et vivent de cette vie de grâce, de cette vie surnaturelle.
C’est la mission substantielle de l’Église qui fait de nous la communion de ceux et celles qui vivent de cette vie ; et qui veulent en vivre malgré les hauts et les bas de l’existence, afin de cheminer toujours plus profondément et dans l’allégresse vers la plénitude du Royaume.
Alors que ce jour soit un jour de joie, qui nous prépare aussi bientôt à Pâques ; et que nous avancions avec fermeté sur le chemin du Salut, en accomplissant humblement mais avec ferveur ce que Dieu nous demande aujourd’hui, ici et maintenant.